Ricardo Mendes, né et ayant grandis dans la communauté-secte bouddhiste Ogyen Kunzang Choling (OKC), décrit dans son témoignage comment cette communauté, initialement fondée sur des idéaux de spiritualité, de vie communautaire, et d’alternatives à la société occidentale, s’est progressivement transformée en une organisation sectaire contrôlée par son fondateur, Robert Spatz.
Créée dans les années 1970 en Belgique, OKC attirait initialement des personnes recherchant une utopie concrète, intéressées par le bouddhisme tibétain, la vie communautaire, le végétarisme ou encore le yoga. Robert Spatz, décrit par Mendes comme un homme charismatique mais manipulateur, a rapidement instauré une hiérarchie stricte et autoritaire basée sur une interprétation personnelle et déviante du bouddhisme.
Sous prétexte de spiritualité, Spatz contrôlait la vie privée des adeptes, manipulait les relations personnelles et familiales, et organisait un système économique exploitant financièrement ses membres, notamment via des restaurants, des commerces bio et diverses entreprises gérées par l’organisation. Les membres travaillaient souvent sans salaire réel et dans des conditions précaires.
Un aspect particulièrement sombre était le traitement des enfants dans la communauté. Isolés de leurs parents dès leur plus jeune âge, notamment dans le centre du Château de Soleil en France, ces enfants subissaient des violences physiques et psychologiques graves, sous couvert d’éducation religieuse et de discipline.
Mendes raconte comment ils étaient privés de nourriture, soumis à des punitions sévères, et souvent victimes d’abus sexuels présentés comme des rituels spirituels secrets. Il décrit des conditions de vie extrêmement dures, marquées par la pauvreté, le froid, et l’absence d’affection parentale.
Les enfants grandissaient dans la peur constante et le contrôle total, privés de contacts réguliers avec leurs parents. Les inspections officielles étaient trompées par une façade d’éducation modèle, alors qu’en réalité l’accent était mis sur des pratiques religieuses rigides et souvent incompréhensibles pour les enfants eux-mêmes.
Mendes souligne aussi les difficultés rencontrées par les anciens membres lors de leur sortie de la secte : perte de repères, nécessité de reconstruire leur identité, et trauma psychologique persistant.
Aujourd’hui, les victimes sont organisées via l’association Chardons Bleus, dont les objectifs incluent le soutien psychologique, la représentation juridique, et la sensibilisation publique sur les abus subis. Des procédures judiciaires sont en cours, notamment en France depuis 2017, avec pour ambition de juger définitivement les responsables et d’apporter réparation aux victimes.
Le témoignage de Ricardo Mendes appelle à une prise de conscience collective et à un engagement contre ces dérives sectaires, pour que les abus commis au sein d’OKC et sous la direction de Robert Spatz ne puissent plus jamais se reproduire.